Un guide pour traverser une crise de panique
Le terme « crises de panique » a rejoint le langage courant ces dernières années. Que faire si cela vous arrive? Est-ce dangereux? Pouvez-vous les prévenir? La psychologue Janick Coutu explique de quoi il retourne.
Qu’est-ce que c’est au juste, une crise de panique? « C’est vraiment soudain, c’est circonscrit dans le temps, et ce sont des sensations physiques qui sont très intenses », mentionne la Dre Janick Coutu, fondatrice de Dose de psy, une plateforme qui propose du contenu sur la santé mentale et la psychologie dans les réseaux sociaux et en format balado. « De façon très vulgarisée, notre cerveau envoie des signes à notre corps pour qu’il puisse fuir face à un danger, sauf qu’il n’y a pas de danger », ajoute la psychologue.
Le corps se retrouve ainsi avec une surcharge qui entraîne des symptômes concrets, parfois physiques, notamment « un sentiment d’étouffement, des maux de cœur ou des étourdissements », parfois psychologiques, comme « une peur de mourir, l’impression qu’on est en train de faire une crise cardiaque et qu’on va perdre le contrôle ».
Les crises de panique sont donc caractérisées non seulement par leur intensité, mais également par leur courte durée — même si cela peut sembler une éternité à traverser —, s’étendant de quelques minutes à une trentaine de minutes tout au plus, estime la Dre Coutu.
Instructions pour naviguer dans la tempête
La psychologue recommande avant tout de s’informer sur les crises de panique afin d’en reconnaître les manifestations et de prendre conscience qu’elles ne sont pas dangereuses. « Si on commence à penser que c’est dangereux, notre anxiété ne fait qu’augmenter », dit-elle.
Au plus fort de la vague, les outils de relaxation et de respiration constitueront des alliés précieux, surtout si vous les utilisez au quotidien et les maîtrisez bien ou êtes en voie d’y arriver. « Une fois qu’on a régularisé notre respiration, c’est comme si tous les autres symptômes physiques finissaient par s’atténuer », assure la fondatrice de Dose de psy.
Le dernier conseil pour traverser la tempête vous découragera sans doute, mais il n’en demeure pas moins utile, surtout si vous subissez des crises de panique à répétition. « Il faut apprendre à accepter ces sensations physiques et à ne pas paniquer, recommande la Dre Coutu. Se dire “en ce moment, c’est extrêmement désagréable, j’aimerais vraiment mieux ressentir autre chose que tout ce que je ressens, mais je sais que c’est temporaire, je sais que ce n’est pas dangereux.»
Il n’existe malheureusement aucune recette infaillible pour prévenir les crises de panique. Comme elles surviennent de manière soudaine, dans toutes sortes de contextes, il peut s’avérer difficile de comprendre ce qui les a déclenchées. La science n’explique pas encore précisément pourquoi certaines personnes en subissent et d’autres non.
La voie vers la guérison
Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’existe aucune solution! « Ce qu’on peut faire, c’est travailler sur notre gestion de l’anxiété en général dans notre vie », souligne la psychologue. Reconnaître et prendre les moyens de maîtriser notre anxiété au quotidien, notamment en adoptant de saines habitudes de vie, réduit les probabilités qu’une crise survienne.
L’autre aspect important du rétablissement, c’est « d’éviter d’éviter ». « Les gens anxieux vont beaucoup éviter des situations, éviter des lieux, éviter des contextes. Plus on évite, plus on augmente notre anxiété », souligne la Dre Coutu.
Avis à tous ceux et celles aux prises avec les crises de panique, la Dre Janick Coutu se montre positive : elles se traitent.
« C’est possible d’en avoir quelques-unes dans sa vie et de ne plus jamais en avoir, dit-elle. [Plusieurs personnes] auront besoin d’un suivi thérapeutique ou d’un suivi thérapeutique combiné à une médication. Pour cela, il faut en parler avec son médecin. »
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