12 juillet 2021 | Par Maryse Boyce – 37e AVENUE

Trouver l’équilibre dans la diversité

Lorsque les journées sont sous le signe de la création, c’est sur les épaules de l’artiste que repose toute la responsabilité d’inventer un cadre pour ne pas se consumer. Pour la musicienne et chanteuse Sabrina Halde, qui a traversé un épisode d’épuisement professionnel il y a quelques années et qui connaît trop bien l’anxiété, il s’agit d’un défi constant.

« C’est un long processus, mais j’ai retrouvé l’espoir : ça va bien », résume Sabrina, qui a adopté une série d’outils qui l’aident à garder le cap. « Je suis vraiment moins pessimiste », ajoute-t-elle, malgré le fait que la pandémie de COVID-19 a complètement bouleversé le milieu des arts.

S’ancrer dans le décor

L’une des solutions à sa quête de mieux-être se trouve dans la campagne lanaudoise, sous la forme d’une petite maison, où Sabrina a déménagé il y a plus d’un an. « Du moment où j’ai eu en tête d’avoir la maison, je me suis dit : c’est ma liberté. Je vais avoir mon endroit où guérir. » Elle peut ainsi créer à toute heure du jour sans les soucis des appartements mal insonorisés qu’elle occupait précédemment. « Le contact avec la nature et la solitude font partie de mon équilibre. »

Sabrina cultive donc son bien-être au même rythme que son jardin, où poussent fleurs et légumes en abondance. D’avoir les mains dans la terre et de voir prospérer ce qu’elle a semé lui apporte beaucoup de fierté et contribue également à son équilibre.

Le corps en mouvement et l’esprit apaisé

Deux habitudes ont trouvé leur place dans sa routine : la course, qu’elle pratique le matin, pour arrêter ses pensées de tourner en boucle, et la méditation, qui l’accompagne le plus souvent deux fois par jour. « La méditation m’a amenée à prendre du recul et à me prendre moins au sérieux. Quand je vis une émotion de façon très forte, tout devient la fin du monde. » Ce moment de pause lui permet de se regarder aller et de se demander : « Est-ce que cette situation demande cette réaction-là? »

Accueillir tous les pans de soi

Dans sa recherche de mieux-être, la musicienne a fait la paix avec un aspect d’elle-même qu’elle essayait de minimiser. « J’ai dû accepter le fait que je suis vraiment plus spirituelle que je pensais; ça fait vraiment partie de moi. » Le tarot, qu’elle consulte régulièrement, lui sert de pont entre ce besoin de connexion spirituelle et d’introspection, alors que la thérapie et les médicaments complètent le portrait des mesures qu’elle prend pour conserver son équilibre.

Le pouvoir de la rencontre

Habitée par le désir de communiquer ce qui la nourrit et l’apaise, Sabrina s’est inscrite au début de 2021 à Patreon, une plateforme de mécénat direct où les artistes diffusent du contenu auprès de leurs abonnés. « Je trouve ça tellement beau de créer une communauté. Je crois vraiment à ça. Faire de la musique différemment m’aide beaucoup, et c’est ce que m’a permis Patreon. »

C’est dans ce contexte bienveillant qu’elle conçoit du contenu qui la sort de sa zone de confort. En plus des performances et des nouvelles compositions conçues chaque mois dans la spontanéité pour s’extirper de la paralysie qu’entraîne parfois son perfectionnisme, elle partage aussi des lectures de tarot, des conseils de jardinage et des entrevues avec des personnalités qu’elle admire, une façon de provoquer les rencontres et les apprentissages.

Diversifier ses activités pour pouvoir durer

La musique a longtemps représenté toute la vie de Sabrina. Sans renoncer à sa passion ni au désir que ses créations joignent un vaste public, elle conçoit différemment la place qu’elle souhaite y consacrer. « Je n’ai plus les mêmes ambitions : quand tu as juste ça [ta carrière musicale], c’est sûr que tu veux faire le mieux possible et performer. Mais maintenant, j’essaie d’avoir plein de choses qui me font du bien. La différence, c’est d’avoir un ancrage. »

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