Transformez vos motivations professionnelles en source de bien-être et de productivité
En prenant un pas de recul pour examiner ses motivations professionnelles, le travailleur autonome peut accroître son bien-être au travail et sa productivité. Voici comment.
Il existe plusieurs raisons de devenir travailleur autonome. Certains cherchent à augmenter leurs revenus, d’autres veulent plus de liberté dans le choix de leurs mandats ou leurs conditions de travail.
Chacun est bien sûr libre de trouver les motivations professionnelles qui le poussent à aller de l’avant. Ce qu’il faut toutefois savoir, c’est que toutes les motivations n’ont pas le même impact sur la santé mentale et la productivité au travail.
En effet, la recherche montre que les motivations « intrinsèques » que sont le plaisir et le sens sont un meilleur prédicteur de bien-être et de productivité que les motivations « extrinsèques » que sont la reconnaissance et les récompenses.
« Plus l’orgueil et les récompenses sociales et matérielles sont présents dans nos motivations, plus ça va [entraîner] de l’épuisement et de la fatigue, à la fois dans notre tête — c’est-à-dire nos émotions — et dans notre corps », prévient Jacques Forest, CRHA, professeur au Département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et auteur de plusieurs études sur le sujet.
Inversement, les travailleurs qui choisissent des projets porteurs de sens et qui effectuent des tâches qui leur procurent du plaisir ressortent de leur journée plus « énergisés ».
Jacques Forest fait la distinction suivante : « Le plaisir est le meilleur prédicteur du bien-être, tandis que le sens est le meilleur prédicteur de performance. » Lorsqu’un travailleur s’identifie à un produit, à une cause ou à un métier, explique-t-il, il a plus d’entrain pour accomplir les tâches ingrates, qui sont nécessaires à son succès.
Le piège des motivations « extrinsèques »
Quand Kim Auclair s’est lancée à la pige, elle se définissait par l’image qu’elle voulait projeter dans les médias, à titre de consultante en communication web et d’entrepreneure à succès. « J’ai mis ma vie personnelle de côté pendant très longtemps pour me concentrer sur ma carrière, gagner en crédibilité, en notoriété et en expérience au-delà de ma surdité », raconte-t-elle.
Ce sont là toutes des motivations « extrinsèques ». En 2017, la consultante a ressenti une « sorte d’épuisement » qui l’a amenée à ralentir la cadence et à s’éloigner de sa communauté d’entrepreneurs. Elle a profité de ce moment pour prendre du recul et se pencher sur le sens qu’elle voulait donner à sa carrière.
« Je me suis rendu compte que je n’avais jamais vraiment réfléchi à qui j’étais, au-delà de mes réalisations. » Elle a décidé de parler plus ouvertement de sa surdité, un élément central de son identité. Puis, elle a commencé à mettre de l’avant une valeur qui lui est chère — l’authenticité — dans ses relations avec ses clients.
« Me montrer plus vulnérable a été pour moi un défi important. Mais ça m’aide énormément aujourd’hui à entrer en relation avec des clients qui partagent les mêmes valeurs que moi. »
Kim Auclair a aussi clarifié ses priorités. « Je sais maintenant ce que je veux comme mode de vie, assure-t-elle. Faire de l’argent pour faire de l’argent ne m’intéresse pas. Je veux être libre de faire ce que j’aime. Je veux faire les choses pour les bonnes raisons. Et j’aime avoir un impact réel chez les gens. En ce moment, je sens que je suis de plus en plus sur mon X.»
Ce réalignement de valeurs semble lui réussir, puisqu’elle est sur le point de retrouver son chiffre d’affaires d’il y a trois ans, tout en allant à son rythme et en traçant son chemin.
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