26 mai 2021 | Par Catherine Courchesne – 37e AVENUE

Que faire quand vous vivez un degré élevé d’anxiété?

Le travailleur autonome est appelé à adopter de saines habitudes de vie, mais quand son anxiété atteint un sommet, que peut-il faire de plus pour retrouver son équilibre?

Myriam Comtois est relationniste de presse dans le milieu culturel. Travaillant à son compte, elle angoisse souvent à l’idée de manquer de contrats, de mal faire ses impôts et « de ne pas y arriver » sur le plan financier.

« Je crains alors le pire, confie-t-elle. Et la COVID-19 n’a pas aidé! Quand tout le milieu artistique s’est arrêté, en mars 2020, j’ai ressenti beaucoup d’anxiété. Mais tranquillement, les activités ont repris et, de mon côté, j’ai déployé quelques outils pour retrouver la santé. »

Myriam s’est entre autres nourrie du soutien de ses amis, du yoga, de l’hydrothérapie et de la psychothérapie.

S’entourer

Le travailleur autonome exerce son métier généralement seul. Une solitude qui peut peser lourd, surtout en période de stress. « Quand je suis très angoissée par le boulot, rencontrer mes amis travailleurs autonomes m’aide énormément, rapporte la femme d’affaires. Le fait de parler avec des gens qui vivent la même chose que moi et qui me comprennent me permet de me sentir moins seule face à mes problèmes. »

Des propos que Jacques Forest, CRHA, psychologue organisationnel et professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, appuie par la recherche. « Des études démontrent que pour être heureuse au travail, la personne doit notamment répondre à son besoin d’affiliation sociale, à savoir ce sentiment d’appartenir à un milieu donné. Si ce besoin n’est pas comblé, le degré d’anxiété peut en effet augmenter. »

Libérer les tensions

Outre ventiler ses appréhensions auprès de ses amis, Myriam Comtois apprend à se détendre. « Pour m’aider à lâcher prise, je fais du yoga deux fois par jour, mentionne-t-elle. Aussi, je ne travaille plus les week-ends et je m’oblige à prendre des vacances. Et pendant des moments plus stressants, je me tourne vers l’hydrothérapie, c’est-à-dire la thérapie par l’eau. » « Il m’arrive d’ailleurs de régler de gros dossiers dans la douche ou au spa, car le contact avec l’eau m’aide à réfléchir tout en relaxant », ajoute la relationniste.

Certes, il existe mille et une façons de relâcher les tensions : activité physique, méditation, massothérapie, écriture, respiration, réflexologie, balade en nature... À chaque personne de trouver ce qui fonctionne pour elle.

Cela dit, Jacques Forest apporte ici une nuance. « Les méthodes de relaxation et les saines habitudes de vie ne suffisent pas toujours pour gérer l’anxiété, qui peut être le symptôme de problèmes structurels plus profonds. »

Selon lui, il importe alors de réfléchir à ses valeurs et à ses besoins. Par exemple, a-t-on besoin de sécurité d’emploi? Si oui, le statut de travailleur autonome ne nous convient peut-être pas!

Consulter

Bien qu’il soit normal de ressentir de l’inquiétude de temps en temps, une anxiété qui envahit le quotidien requiert de l’aide professionnelle. « Si, par exemple, on fait des crises de panique et qu’on a des idées noires, mieux vaut se tourner vers un psychologue ou un médecin », affirme Jacques Forest.

Pour sa part, Myriam Comtois a opté pour la psychothérapie. « J’y apprends à mettre des limites entre ma vie professionnelle et personnelle, tout comme à avoir confiance en mes capacités et à travailler dans le plaisir, dit-elle. J’y apprends aussi à gérer mon anxiété afin qu’elle diminue en durée et en intensité. »

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