Quand la détresse psychologique nous envahit
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. C’est plutôt une route sinueuse avec des hauts et des bas. Il est normal de connaître des moments où la fatigue, les doutes ou le stress prennent le dessus. Il n’y a pas non plus de quoi s’inquiéter si l'on traverse une période dans laquelle la motivation est à la baisse. Mais que faire quand le moral ne revient pas?
Quand les symptômes apparentés au stress ou à l’anxiété durent plus de deux semaines, il est alors question de détresse psychologique. Pour éviter que la situation perdure et empire, il est essentiel de comprendre ce que l’on vit afin de poser les bons gestes.
« On parle de détresse quand notre fonctionnement au quotidien est affecté », explique la Dre Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue clinicienne et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal.
Les signes de détresse psychologique
La détresse psychologique peut avoir des effets sur notre bien-être physique, émotif, cognitif et comportemental. Elle n’affecte pas forcément toutes ces sphères et ce ne sont pas tant des signes précis qu’il faut surveiller que les variations dans ses habitudes et ses comportements.
« Il est important de voir à quel point mon fonctionnement est perturbé, mentionne la Dre Beaulieu-Pelletier. Par exemple, si j’étais quelqu’un de très actif et que maintenant je manque d’énergie, que je n’arrive pas à fonctionner, c’est un signe. »
« Pour d’autres, c’est l’inverse, poursuit la psychologue clinicienne. Je ressens une grande agitation, alors que je suis normalement de nature calme. Est-ce qu’il y a des changements dans mon humeur ou mon comportement? Ce sont ces variations qui doivent attirer notre attention. »
Les relations avec les autres, que ce soient les collègues, les membres de la famille ou les amis, doivent également être examinées. Est-ce que les frictions sont plus fréquentes? Est-ce que les échanges sont plus compliqués qu’à l’habitude?
La Dre Beaulieu-Pelletier recommande aussi de surveiller l’appétit, la qualité du sommeil et la libido. Des douleurs physiques peuvent également apparaître ou se raviver, selon elle.
Ressentir des sautes d’humeur, éprouver une très grande tristesse et bien sûr avoir des idées noires sont également des signaux indiscutables que ça ne tourne pas rond.
Détresse ne rime pas avec faiblesse
Vivre de la détresse psychologique indique qu’il est temps de prendre soin de sa santé psychologique. Ce n’est pas un signe de faiblesse, insiste la Dre Beaulieu-Pelletier.
« On a tendance à l’oublier, mais être travailleur autonome demande un immense contrôle personnel. Il n’y a pas le contrôle externe de l’environnement de travail et même du patron, dit la psychologue clinicienne. De plus, quand on travaille seul à la maison, on se trouve privé de l’effet d’entraînement des collègues. »
En d’autres mots, l’indulgence et la patience sont de mise. Une poussée de fièvre amène la personne qui en souffre à ralentir et à se reposer pour prendre du mieux. Parfois, elle ira voir un médecin pour obtenir un diagnostic et suivre le bon traitement. La détresse psychologique devrait la pousser à adopter le même comportement : ralentir, reprendre des forces et, au besoin, aller consulter.
Retour