Devez-vous délaisser le statut de travailleur autonome pour redevenir employé?
S’établir à son compte comporte de bons et de mauvais côtés. Les inconvénients l’emportent parfois sur les avantages. À quel moment un travailleur autonome devrait-il envisager de redevenir salarié pour le bien de sa santé mentale?
Horaire flexible et travail à la maison sont au nombre des avantages dont profite le travailleur autonome. Entrepreneur indépendant, il ne relève pas d’un patron et il gère lui-même ses contrats.
Cette vie professionnelle, qui semble idéale pour beaucoup, peut devenir lourde à porter. La pression liée à la réussite de l’entreprise, les longues heures de travail, l’isolement et l’instabilité financière peuvent, à plus ou moins long terme, avoir raison de la santé mentale du travailleur autonome.
Quand le plaisir n’est plus
Une sérieuse réflexion s’impose au travailleur autonome qui réalise qu’il n’éprouve plus de plaisir dans ses fonctions. « Chaque personne est unique, mais des signes devraient amener toute personne à réfléchir à son choix de carrière ou d’emploi, notamment quand le travail n’apporte plus de bonheur, qu’il cause du stress et de l’anxiété de manière accrue et soutenue, qu’il ne subvient plus aux besoins d’une personne ou quand cette dernière ressent un manque de motivation pour le travail », estime Sandra Aziz, conseillère d’orientation en pratique privée.
La professionnelle avance que les personnes à la recherche d’autonomie qui font preuve d’un sens aigu des responsabilités et de l’organisation ont plus de chances d’être heureuses en se lançant à leur compte. A contrario, celles qui ont besoin d’un certain cadre et qui peinent à classer leurs dossiers auront de la difficulté à suivre le rythme.
Qui plus est, la personne qui choisit le travail autonome doit être en mesure de trouver des clients et d’effectuer diverses tâches administratives.
« Lorsqu’une personne vient me consulter, je prends le temps de comprendre qui elle est vraiment (sa formation, son expérience professionnelle et personnelle). Ensuite, nous explorons toutes les options possibles, que ce soit le travail autonome ou un emploi de salarié. La grande question devient alors : qu’est-ce que vous recherchez d’un travail ? » explique la conseillère d’orientation.
Pour la plupart des travailleurs autonomes, la réponse à cette question est la liberté. Mais cette indépendance professionnelle a aussi un prix.
La pression financière au banc des accusés
Bien qu’il soit gratifiant pour un travailleur indépendant de gérer ses contrats de manière autonome, la pression financière serait l’une des principales causes de détresse psychologique, d’après Mme Aziz.
Le travailleur autonome doit être en mesure de composer avec des périodes creuses, en plus de planifier un budget en fonction du nombre de contrats qu’il réalise. Contrairement au salarié, il n’a pas d’avantages sociaux, de fonds de pension ou de vacances payées, ce qui occasionne de l’angoisse et de l’inquiétude chez plusieurs.
« Lorsqu’on vit une instabilité financière, il est complètement normal de ressentir du stress et de l’anxiété, d’autant plus lorsque c’est jumelé avec l’incertitude à propos de l’avenir et la perception des responsabilités, qui pèsent lourd sur nous, explique Sandra Aziz. Il est certain qu’il y a plus de chances pour un travailleur autonome de vivre des difficultés financières qu’un employé salarié qui reçoit avec certitude une paie régulièrement. »
La conseillère d’orientation propose au travailleur autonome qui souhaite redevenir salarié pour améliorer sa qualité de vie de privilégier les emplois qui offrent un horaire flexible, une certaine autonomie et la possibilité de faire du télétravail.
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