Des assurances qui protègent les travailleurs autonomes
« Et si je tombais malade et que je ne pouvais plus travailler, comment pourrais-je payer mes factures et m’occuper de mon enfant? » Dans la dernière année, Marie-Claude Lachance s’est souvent posé cette question.
Inquiète, la rédactrice-pigiste a contacté une courtière en assurances et elle a souscrit une assurance invalidité. Depuis, même si la pandémie exerce un stress supplémentaire dans son quotidien, elle a tout de même le sentiment « d’être mieux protégée ». « Ça paraît banal, mais je dors mieux », confie-t-elle.
Du coup, elle a entrepris de réviser toutes ses polices d’assurance. « Je me suis rendu compte que mon statut de travailleuse autonome n’avait pas été inscrit dans mon dossier et que ça change bien des choses en cas de réclamation. »
S’assurer soi-même
Contrairement aux salariés, les travailleurs autonomes ne peuvent pas compter sur le régime d’assurances collectives offert par leur employeur et, en cas de maladie ou d’accident, ils ne peuvent se fier qu’à leurs économies. Sauf s’ils ont fait les démarches nécessaires et ont déjà souscrit une assurance.
Une assurance vie ou une assurance invalidité? Voilà la question que se posent bien des travailleurs autonomes. « Ça dépend de la situation de chacun, répond la conseillère en sécurité financière, Laurianne Dionne. Je privilégie l’assurance invalidité parce qu’elle prévoit des prestations qui remplaceront le revenu (ou une partie) en cas de maladie ou d’accident. »
Une opinion qui est partagée par la conseillère Élisa Trottier, qui croit également que toutes les assurances sont importantes et se complètent. « Les assurances vie, maladie grave et invalidité sont les fondations de ta maison financière. Si ce n’est pas solidement fait, tout le reste de ta maison financière sera instable. »
Avant de choisir, mieux vaut en discuter avec un courtier d’assurance ou un conseiller en sécurité financière.
Le saviez-vous? La pandémie actuelle a amené les assureurs à modifier leurs protections et à ajouter la COVID-19 dans la liste des maladies couvertes. Si vous êtes infecté et que vous devenez invalide, vous êtes couvert comme pour toute autre maladie, selon les conditions du contrat. L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes souligne également que « se faire vacciner contre la COVID-19 n’a aucun effet sur la capacité d’obtenir une couverture ou de toucher des prestations d’assurance vie ou maladie complémentaires. »
De plus, la plupart des régimes d’assurance invalidité incluent les troubles psychologiques et maladies mentales. C’est même la principale cause de réclamations, tant chez les salariés que chez les travailleurs autonomes. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, les troubles de santé mentale représentent 70 % des coûts dans les régimes d’assurance invalidité.
Assurer ses biens
Vous travaillez à la maison? Est-ce que votre assurance habitation est conforme et couvre tous vos biens professionnels? demande Liza Dominique Samson, courtière en assurances de dommages chez Assurances Montcalm.
Habituellement, la couverture pour les biens à usage professionnel est limitée à 2 000 $ si, à la suite d’un sinistre, ils sont endommagés, détruits ou volés, indique le Bureau d’assurance du Canada. Ce qui est très peu pour la plupart des travailleurs autonomes qui ont aménagé un bureau complet à la maison. Il importe donc d’en informer l’assureur et, au besoin, de faire augmenter cette limite.
Vous recevez des clients à la maison? Votre assurance habitation de base ne couvrira pas la responsabilité civile en cas de pépin, renchérit la courtière.
Il en va de même pour votre assurance automobile. Si vous utilisez votre voiture pour votre travail, ou si vous covoiturez, vous devez en aviser votre assureur. Il existe une classe affaires, pour les travailleurs sur la route, et une classe affaires occasionnelles. « La prime supplémentaire est souvent déductible, ce qui peut être avantageux », nous informe Mme Samson.
« Il est important de mettre votre dossier à jour : omettre de déclarer votre situation pourrait vous nuire ; vous pourriez ne pas être indemnisé en cas de sinistre, ou ne l’être qu’en partie », martèle Mme Samson. Un conseil que Marie-Claude suivra à la lettre.
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