28 mai 2021 | Par Justine Aubry – 37e AVENUE

Comment tromper la solitude?

Le travailleur autonome est souvent appelé à mener ses projets seul dans son coin. Même s’il ne profite pas de la présence de collègues au quotidien, quelles habitudes peut-il adopter pour éviter la solitude?

Le travailleur indépendant qui vit difficilement la solitude dans sa vie professionnelle démontre des signes de déséquilibre, notamment dans son humeur et son comportement, explique Guylaine Carle, psychologue du travail et coach certifiée PCC. « Ça peut être des changements sur le plan de la mémoire et de la concentration, dit-elle. Sur le plan affectif, ça peut aussi être un changement dans notre degré de plaisir, dans notre confiance en nous et envers les autres. »

Dans le doute, la psychologue conseille au travailleur autonome d’utiliser un outil pratique élaboré par la Commission de la santé mentale du Canada pour prendre le pouls de ses « signes vitaux » psychologiques.

Interactions virtuelles

Pour briser la solitude qui accable le travailleur autonome, les échanges virtuels représentent une solution de choix. En communiquant avec des collaborateurs ou même des amis, l’entrepreneur indépendant peut tirer plusieurs avantages sur le plan social. « Garder le contact avec d’autres est déterminant pour votre bien-être et ultimement pour votre productivité globale », affirme Lisa Angeloni, vice-présidente, Ventes et Succès client, Québec, secteurs SynerVie Mieux-être chez Morneau Shepell, une société offrant des services en ressources humaines.

En revanche, Guylaine Carle estime qu’il peut être tout de même nécessaire de faire une pause dans le rythme intense des rencontres virtuelles pendant la pandémie de COVID-19. « Une tactique est d’adopter une routine pour se décoller du quotidien, en se demandant par exemple : quelle place j’accorde au fait de nourrir les liens par rapport au les résultats? Qu’est-ce que je fais pour nourrir mon besoin de lien? »

Cette réflexion peut amener la personne travaillant à son propre compte à trouver un équilibre entre ses besoins sociaux et la nécessité de poursuivre ses projets dans sa vie professionnelle, plutôt que de se démener au travail tout en négligeant d’entretenir des liens.

S’occuper de son esprit et de son corps

S’investir dans un projet, quel qu’il soit, en dehors du travail, permettrait également au travailleur autonome d’occuper son esprit et de renforcer sa motivation au quotidien. « Pourquoi ne pas ressortir un livre que vous aviez l’intention de finir, un instrument de musique dont vous avez toujours voulu apprendre à jouer ou une recette que vous vouliez essayer depuis longtemps? Si vous ne trouvez pas d’idées, utilisez les réseaux sociaux pour communiquer avec des gens qui partagent vos champs d’intérêt », propose Lisa Angeloni.

Pour vaincre l’isolement, il est aussi important pour le travailleur autonome de prendre du temps pour lui tout au long de la journée. « Prendre du recul le matin, se donner des micropauses entre les rencontres, se fermer les yeux, respirer, marcher, bouger. L’intention est de se relier à soi pour être en mesure de poser des gestes concrets selon les besoins qui peuvent évoluer », explique Guylaine Carle.

Une vie en dehors du travail

Pause-café sur le balcon, balade dans le quartier, discussion avec ses voisins ou ses amis, ou tout simplement changement d’espace pendant la journée représentent aussi des façons efficientes d’éviter la solitude. « Si une personne travaille au même endroit chaque jour et que cet endroit est également son domicile, il est bon pour elle d’avoir une certaine routine qui l’amène à différents endroits pour des activités non professionnelles », résume Lisa Angeloni.

Pour la psychologue Guylaine Carle, bien s’entourer à l’extérieur du boulot demeure aussi un bon moyen d’apaiser la solitude. « Il y a une forme de repli sur soi [pendant la pandémie] qui fait qu’on peut avoir perdu le réflexe de nourrir des liens en dehors du travail. L’idée est de se donner des défis régulièrement pour alimenter les liens avec nos amis et notre famille », suggère-t-elle.

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