13 mai 2021 | Par Catherine Courchesne - 37e AVENUE

Bouger pour réduire son stress

Le travailleur autonome ne contrôle pas toujours son emploi du temps. Il a pourtant avantage à trouver le moyen de bouger pour prendre soin de sa santé mentale, d’autant plus que la rentabilité de son entreprise ne dépend que de lui.

Les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé sont d’ailleurs claires : les adultes de 18 à 64 ans doivent pratiquer deux heures et demie d’activité physique à intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité physique à intensité élevée par semaine pour améliorer leur endurance cardiorespiratoire ainsi que leur état musculaire et osseux.

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Naples – Parthénope, en Italie, rapporte de plus que bouger aiderait notamment à réduire les risques de dépression, d’anxiété et d’humeur négative, sans compter que cela augmenterait la confiance en soi, la stabilité émotionnelle et les fonctions cognitives (concentration, mémoire, attention, etc.).

Cela dit, comment les travailleurs autonomes ultra-occupés peuvent-ils réussir à pratiquer une activité physique pour évacuer leur trop-plein?

Bris de posture

La première habitude est de fréquemment modifier sa posture, selon François Raymond, kinésiologue et préparateur physique à l’Institut national du sport du Québec.

« Une étude américaine montre que rester assis plus de 90 minutes d’affilée double les risques de décès. D’où l’importance de changer souvent de position en s’équipant d’un poste de travail assis-debout ou en se levant toutes les 20 minutes pour faire des étirements et regarder au loin. »

En plus de gagner des années de vie, le travailleur autonome s’éloignera ainsi des douleurs musculaires chroniques, des problèmes oculaires… et de l’ennui!

Faire battre son cœur

Outre les bris de posture, François Raymond encourage le travailleur autonome à bouger de manière à augmenter sa fréquence cardiaque. Son cerveau libérera alors des endorphines, les hormones du bien-être.

Et pour celui qui est vraiment coincé dans le temps, le kinésiologue suggère de profiter des appels téléphoniques qui ne requièrent aucune prise de notes pour parler tout en marchant ou en pédalant sur un vélo d’intérieur.

Le secret est dans la structure

Sans horaire fixe, le travailleur autonome peine parfois à structurer ses journées… et il panique. Pourtant, « en s’engageant à bouger tous les jours aux mêmes heures, il planifiera plus facilement le reste de son temps, le stress en moins », souligne François Raymond.

L’idéal est de faire des exercices au moment de la journée où la productivité diminue afin de recharger les batteries.

Bref, mais intense

Une autre façon d’introduire l’activité physique dans un horaire chargé est de bouger plus souvent, mais moins longtemps.

« Nul besoin de s’entraîner trois heures par jour pour ressentir les bienfaits de l’exercice, explique le kinésiologue. Il suffit par exemple de monter des marches deux par deux à quelques reprises pendant la journée pour améliorer son cardio, sa force musculaire, son équilibre et ses abdominaux. »

Seuls, ensemble

Pour briser l’isolement du travailleur autonome et augmenter sa motivation à bouger, l’expert promeut les activités de groupe.

« En ce temps de pandémie, pourquoi ne pas se joindre à une communauté sportive sur Zoom? Vélo d’intérieur, yoga, tout est possible! »

D’ailleurs, une étude de l’Université du Texas le confirme : le soutien social est bon pour la santé mentale, entre autres parce qu’il diminue l’effet du stress.

Éliminer les obstacles

Le travailleur autonome qui fait rouler son entreprise de chez lui craint souvent de déranger les voisins ou les personnes avec qui il habite s’il s’entraîne à la maison.

« Avisez-les. Dites-leur qu’il y aura du bruit tous les mercredis, à 14 h, en raison de votre entraînement, suggère François Raymond. Au besoin, trouvez une plage horaire qui convient à tout le monde. Vous pratiquerez ainsi votre activité physique l’esprit tranquille. »

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